RESIDENCE LES DANSES DU QUAI
21-26 juin 2022
À propos
La première édition de la résidence des Compagnons Lyriques a eu lieu du 21 au 26 juin 2022 dans le département de la Meuse. 33 jeunes artistes de 18 à 27 ans y ont participé, issus de conservatoires français (CNSM de Paris et de Lyon, Pôle Supérieur de Paris-Boulogne-Billancourt, IdsaT Toulouse, CRR de Paris, Boulogne-Billancourt, Rueil-Malmaison, Versailles, Toulouse) et étrangers (Conservatoire Royal de Bruxelles, Koninklijk Conservatorium Brussels, Conservatoire de Bologne, Université de Montréal, Université des Arts de Belgrade). Pendant quatre jours, ces jeunes musiciens et chanteurs ont travaillé à la création de la comédie musicale Les Danses du Quai composée par l’un des participants, ainsi qu'à la préparation d'un concert symphonique.
Cette initiative est inspirée de l’ancienne académie de Tanglewood dans le Massachusetts. Fondée par le chef Serge Koussevitzky en 1940, elle donnait l’occasion à de jeunes instrumentistes et compositeurs du monde entier de se rencontrer le temps de deux semaines en été pour une création, sous l’œil de sommités internationales de l’orchestre et de la composition. Cette académie a été une rampe de lancement pour des musiciens au parcours immense comme Aaron Copland ou Leonard Bernstein. Les étudiants ont été mentorés cette année par le chef Joël Soichez.
Distribution
Sylvain Sapé
Maxime Martelot
Arié Vaisbrot
Albertine Algoud
Yônah Bion
La mobilisation d’une génération de talents
Dans le contexte anxiogène d'une jeunesse confrontée à des enjeux de plus en plus visibles, cette initiative étudiante veut donner l’exemple d’une génération soucieuse d’assurer la relève. Avec cet ouvrage commun de jeunes aux parcours variés (instrument, chant, communication culturelle, politiques publiques), l’académie vise à rassembler une quarantaine de jeunes déterminés. La comédie musicale composée pour l’occasion met en scène des personnages partageant les doutes et les réflexes de cette génération, dans le but de donner un tableau d’elle-même lors des spectacles des 24 et 25 juin.
L’engagement pour l’accès au classique dans les territoires
L’académie vise également à entretenir des apports réciproques avec son territoire d’accueil. Elle est organisée dans la Brasserie de la Dieue (55320 Dieue-sur-Meuse), fabrique de bière proposant des résidences d’artistes en Meuse. L’objet est avant tout de ne pas coller à l’exigence artistique l’image d’une musique guindée et inaccessible, mais d’une festivité appliquée. Ainsi, pour briser la barrière entre l’orchestre et son territoire d’accueil, l’académie a intégré quatre élèves instrumentistes du collège St-Jean de Verdun à sa formation. Les collégiens ont été mentorés par des jeunes de l’orchestre sur leurs parties instrumentales et ont joué avec l'ensemble lors du concert du 25 juin.
L'œuvre
Les Danses du Quai
Le mot du compositeur
Avec treize numéros dansés tressant une intrigue entre cinq personnages, Les Danses du Quai cherchent à retranscrire une idée de joie en adaptant à nos jours les héritages impétueux d’Offenbach à Leonard Bernstein en passant par le duo Legrand-Demy. L’opérette fin XIXe et la comédie musicale de Broadway des années 1960 partagent un dénominateur commun de vitalité et de malice que j’ai cherché à exprimer avec les mots et les habitudes d’aujourd’hui.
L’œuvre se structure comme une extension contemporaine des suites de danses baroques traditionnelles. Les danses à la période baroque (XVIIe-XVIIIe siècle), étaient fréquentes parmi les pièces instrumentales et souvent présentées sous forme de suites. Les musiciens alternaient alors numéros plutôt rapides (la courante, l’allemande, la gigue) et plutôt lents (la sarabande, la bourrée, la gavotte, le menuet).
Les Danses du Quai sont nées de l’idée de reprendre ces enchaînements de rythmes et d’atmosphères différentes, avec des danses puisant dans un imaginaire collectif moderne. La pièce inclut par exemple le tango, le flamenco, les rondes provençales ou le ragtime, et articulées autour d’un récit contemporain.
Théophile Lepage
Synopsis
Un huis clos dans une gare à Paris. Cinq personnages apparaissent. D’abord deux jeunes provençaux joviaux et plaisantins venus passer une semaine pour s’amuser à la capitale. Ensuite deux jeunes filles à l’amitié improbable. La première, parisienne et habituée à un certain faste et une reconnaissance de son entourage, revient de trois semaines dans une campagne qu’elle méprise. L’autre est une étudiante étrangère moins sûre d’elle, contradictoire, à la fois pétillante et lugubre, qui vient chercher son amie à la gare pour fêter son retour dans la soirée. Le cinquième personnage est un musicien itinérant, malin, roublard et séducteur, qui a pour occupation d’hypnotiser les voyageurs avec sa guitare pour leur soutirer de l’argent.
La pièce raconte la rencontre de ces cinq personnages et de leurs aspirations et caractères différents, aux rythmes des musiciens de la gare sortis de l’orchestre, qui passent de temps en temps sur scène pour cadencer l’intrigue en accompagnant le chant des personnages d’un solo instrumental. Ces personnages appellent à des jeux de séduction croisés, appuyés sur une suite de danses bondissantes. D’un ton léger, la pièce aborde par bribes les débats d’une génération incertaine, qui réinvente son rapport au plaisir et aux émotions.
Distribution
Direction de chant
Pierre Venissac
Accompagnement vocal
Tanguy Verneuil
César
Maxime Martelot
Le Guitariste
Sylvain Sapé
Martin
Arié Vaisbrot
Adela
Djurdja Mihic (Meuse) /Albertine Algoud (Vincennes)
Sixtine
Yônah Bion
Equipe artistique